Je me risque à un billet à propos de la question du choix de la banque pour une association loi 1901 de proximité.
Je dis que « je me risque » parce que l’exercice est délicat, mes principaux clients étant des établissements bancaires dont je forme les collaborateurs.
Comment donc sélectionner sa banque, pour s’assurer un service bancaire adapté aux besoins effectifs de votre association ? Nous supposerons aujourd’hui qu’il s’agit d’une association de membres ou de proximité, qui propose ses activités dans un cercle local à un groupe circonscrit de bénévoles/usagers. Son budget annuel est inférieur à 10.000 euros.
Quels sont les besoins bancaires d’une « petite » association loi 1901 ?
On peut classer les besoins bancaires de l’association, selon un ordre de priorité qui découle de la fréquence d’utilisation des services et de la place qu’ils tiennent dans le fonctionnement.
Les instruments de paiement
Si l’association manipule souvent des espèces, la banque sera choisie en fonction de la proximité d’une ou plusieurs agences susceptibles d’accueillir les bénévoles responsables des remises. Le numéraire ne doit pas traîner dans l’association et si le premier guichet est à 3 km ou fermé les samedi, on peut craindre que les remises ne soient ni immédiates, ni régulières.
On se fera délivrer un chéquier et/ou une carte bancaire. A cette occasion, on vérifiera que la banque accepte bien d’éditer les chéquiers en faisant apparaître le nom du dirigeant, ce qui se révèle bien pratique à la caisse de nombreux supermarchés.
Pour la carte, on préférera une carte à débit immédiat dont l’abonnement annuel ne devrait pas accéder quelques poignées euros. Se renseigner également sur l’éventuel coût de refabrication en cas de perte et la possibilité d’associer plusieurs cartes à un seul compte.
La tenue de compte
Le suivi des opérations bancaires constitue à juste titre une préoccupation permanente des dirigeants bénévoles. La banque doit donc fournir tous outils et supports adaptés à votre pratique comptable et financière.
Si vous n’êtes pas un virtuose d’internet ou que vous n’êtes pas équipé d’un minimum de matériel informatique, assurez-vous que l’on vous enverra gratuitement à votre adresse des extraits papiers de votre compte.
Souvent, la relation bancaire et les paiements sont gérés par plusieurs dirigeants, au moins le Président et le Trésorier. Dans ce cas, chacun doit avoir accès aux ressources internet de manière séparée. La banque à distance doit être performante (possibilité d’initier des virements ponctuels et réguliers, codes d’accès individuels au service) et bon marché (de l’ordre de quelques euros par mois).
N’oubliez que les écritures comptables du compte bancaire constitueront la colonne vertébrale de votre comptabilité. Interrogez donc le banquier sur les possibilités d’export des écritures bancaires sous un format adapté à votre outil comptable (au minimum un fichier .xls ou .csv).
Au Crédit Mutuel, on peut bénéficier d’un petit logiciel de comptabilité gratuit qui « récupère » les écritures bancaires de manière automatique, c’est autant qu’on aura pas besoin de saisir. La plupart des logiciels de comptabilité sont équipés pour « importer » automatiquement les écritures de banque ; il faut juste vérifier que les formats proposés par la banque et ceux exigés par le logiciel sont compatibles.
L’épargne
Tout association, aussi modeste soit son budget, a intérêt à disposer d’un instrument d’épargne, sans risque, rémunéré et défiscalisé, qui servira à constituer une trésorerie de précaution ou à réserver les excédents comptables annuels. Depuis la perte du monopole des livrets A et Bleu, on peut se procurer un tel livret d’épargne dans toutes les banques.
L’assurance
De nombreux banquiers sont également des bancassureurs et il peut être avantageux de souscrire l’assurance de RC de l’association auprès de la banque. Attention cependant, tous les réseaux ne distribuent pas des contrats d’assurance adaptés à toutes les situations associatives. Renseignez-vous lors du premier entretien ; si votre interlocuteur reste évasif et ne vous remet pas immédiatement un petit questionnaire (voire même directement un devis d’assurance), vous pouvez supposer que cela n’est pas sa tasse de thé et il vaut mieux aller voir ailleurs.
L’assurance doit être spécifique à la forme associative de votre structure, c’est-à-dire couvrir les adhérents et bénévoles dans les activités, éventuellement le matériel mis en oeuvre, et surtout la responsabilité civile de l’association. Il est préférable que la clause de RC personnelle des dirigeants soient optionnelle et tarifiée à part. Il faut également prévoir l’assurance des manifestations exceptionnelles de l’association, notamment si elles sont ouvertes au public.
Si vous ne sentez pas votre interlocuteur parfaitement à l’aise sur ces questions, il vaut mieux consulter un assureur (un vrai !) ou un courtier, si vos besoins sont vraiment spécifiques.
Quel réseau choisir ?
Une fois vérifié que l’offre proposée correspond bien techniquement à vos besoins et économiquement à votre budget, quel réseau choisir ?
Difficile de donner une réponse de principe, tant la qualité d’une relation bancaire est avant tout tributaire de votre interlocuteur, le chargé de clientèle. Connaît-il le monde associatif ? Est-il lui-même impliqué comme bénévole ? A-t-il en charge un portefeuille d’associations, de petites entreprises ou uniquement de particuliers ? L’offre qu’il vous propose correspond-t-elle peu ou prou à la liste donnée plus haut ?
Toutes ces questions vous aideront à cerner votre banquier, mais n’oubliez pas non plus que dans les réseaux bancaires, la rotation des chargés de compte est rapide. Ne vous attachez pas qu’à la personnalité ou au brio de votre interlocuteur : dans deux ans, ce ne sera certainement plus le même.
En général, on dit que les banques mutualistes affichent un tropisme plus marqué pour le tiers secteur. Il est vrai que Caisse d’Epargne et Crédit Mutuel disposent d’une offre large et adaptée aux besoins de la plupart des associations loi 1901 ; ces deux réseaux ainsi que le Crédit Agricole revendiquent un savoir-faire indéniable dans la relation avec le monde associatif. Mais des établissements comme la Société Générale ou le CIC sont eux-aussi très bien implantés dans certains secteurs associatifs. Il faut également signaler le Crédit Coopératif qui est de longue date le partenaire privilégié de l’Economie Sociale et Solidaire.
louzew says
Notre association a ouvert un compte associatif à la banque populaire.
Nouvellement élu trésorier de cette association, et en accord avec les membres du bureau, nous trouvons les services de cette banque bien trop chers, l'accès en ligne tres pénible et la relation banquier/client déplorable.
Une premiere approche, nous aiguille vers La poste pour son offre associative, ses agences partout en france, ses tarifs.
Notons que nous devons pouvoir déposer des chèques dans n'importe quelle agence de france, ce qui nous interdit les banques a rayonnement régional.
Que pensez vous de cette banque postale ?
Laurent Samuel says
Travaillant pour différents réseaux bancaires, je m’abstiens de tout commentaire sur leur offre de services.
D’une manière générale, je ne commente pas les offres du secteur marchand à destination des asso 1901, sauf quand elles me paraissent vraiment inadaptées, de qualité trop médiocre ou simplement hors de prix.
MiG39 says
Je gère une association qui a depuis sa naissance un CCP. Devenue LBP, elle relève maintenant du même comportement arnaqueur que toute banque. Vici le mail que j'ai fait hier à mon "conseiller".
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Je reviens vers vous concernant ce que cherche à mettre en place votre direction, en voyant sur notre compte le ligne suivante :
02/09/2010 ABONNEMENT LBP NET ENTREPRISE
LBP NET ENT MT HT STD 10,00 EUR MT HT 00,00 EUR/REM DE 10,00 EUR MT TTC00,00 EUR/TVA19,6%00,00E FRAIS/TAXES/AGIOS 0,00.
Jusqu'à présent, nous payons des frais de tenue de compte de 2 € par trimestre, soit 8 € par mois.
Il y a quelque mois, j'ai vu que notre compte avait été transféré (sans aucune information de LBP) sur une page "entreprises et associations".
L'étape suivante ne s'est pas faite attendre.
J'ai bien compris que sous couvert d'une "remise commerciale" pendant un temps réduit, LBP a l'intention de nous facturer 10 € HT par mois, soit 11,96 € TTC, soit 143,52 € par an (nous ne sommes pas assujétis à la TVA), au lieu de 8 €.
Or nous nous n'avons souscrit aucun abonnement ni signé aucun document en ce sens, et n'avons d'ailleurs besoin d'aucun "service" supplémentaire, n'étant pas une "entreprise", mais une petite association.
Nous refusons donc de payer 18 fois + de frais à LBP, et contestons cette pratique digne des escrocs que sont devenues la plupart des banques.
En changeant le sigle CCP en LBP, vos dirigeants ont introduit le B de banque, leur comportement était donc prévisible.
Soit vous nous confirmez par retour l'abandon de cette tentative particulièrement détestable d'arnaque à notre encontre,
soit je propose dès demain au bureau de l'association La Carotte de clore notre CCP.
Je sais parfaitement que vous subissez personnellement comme nous cette politique générale de course à l'argent facile par tous les moyens.
Croyez donc que je ne vous en tiens aucune rigueur à titre personnel.
Cordialement
le trésorier
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Réaction : la LBP nous propose un autre abonnement à seulement 7 euros/mois, quel gentillesse, merci ! En effet, au lieu de payer 8 euros/an comme jusqu'à présent, nous aurons la chance de ne payer QUE 84 euros…
Tout le monde aura compris, l'arnaque se généralise… Vive le Veau d'Or !!!
louzew says
Notre association est victime d'un détournement (fourniture de faux pour déclaration en préfecture).
Assurés à la MAIF, nous espérions obtenir une aide juridique (cette clause étant présente au contrat). Malheureusement cette compagnie d'assurance ne veut pas nous aider car elle estime que nous n'avons pas subit de dommages (il aurait fallut par exemple que ces gens là détruisent des matériels appartenant à l'association).
Trouvez vous ceci bien légal ?
Pouvez vous me conseiller une compagnie d'assurance qui, en plus de la RC, nous couvrirait pour ce genre de risque ?
Philippe T says
Responsable d'une association, je suis victime du même abus de pouvoir de la Banque Postale qui passe la consultation des comptes sur Internet de gratuit (gestion du compte = 8 euros par an) à 10 euros par mois sans que nous n'ayons signé quoi que ce soit. La lettre disait que l'on pouvait renoncer à ce service sur simple appel téléphonique. Après plusieurs minutes d'attente sur un n° surtaxé, mon interlocuteur m'a informé peu aimablement qu'il fallait écrire … (2ème arnaque).