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Associations loi 1901 : 7 conseils pour affronter la crise

EDit : cet article a été publié pour la première fois sur ce site le 2 décembre 2008. Il me semble qu’il conserve toute son actualité.

Il faut se rendre à l’évidence : le monde associatif dans son ensemble entre dans une période de fortes turbulences. Pas un des secteurs associatifs qui à son tour ne déclare connaître des difficultés de financement ou une forte incertitude sur l’avenir.

La crise économique et financière frappe l’économie alors que les associations avaient déjà un genou à terre, du moins toutes celles tributaires du financement discrétionnaire de l’Etat. Le désengagement massif de l’Etat ne date pas d’hier : décentralisation des compétences de l’Etat et RGGP ont déjà mis bon nombre d’associations au « pain sec », certaines s’en trouvant en grandes difficultés.

Donnez un tour de vis au budget

Que votre budget pèse quelques centaines d’euros ou des dizaines de milliers, c’est le moment d’adopter une taille de guêpe. Identifiez les postes de dépenses qui ont dérapé sur le dernier exercice, mobilisez les bénévoles responsables des achats de l’association. Vous pouvez également adopter la technique du budget base zéro qui consiste à repartir « de zéro » pour se demander quelles dépenses sont réellement indispensables au fonctionnement de votre association.

Privilégiez la flexibilité

En période d’incertitude, la gestion prudente exige de réduire les charges fixes ou -au moins- d’éviter de les augmenter. Tant que l’horizon financier de votre association n’est pas dégagé, décalez dans le temps toutes les décisions qui auraient pour conséquences d’augmenter les charges fixes de la structure : embauche en CDI, nouveaux abonnements, crédits bancaires, etc…

Si vous n’avez pas le choix (mais vous l’avez certainement), privilégiez des durées courtes pour vos engagements.

Manifestez-vous auprès de vos partenaires

Ce n’est pas le moment de faire l’autruche. Il se peut que vos partenaires aient bientôt eux-aussi à réévaluer leurs choix et leur politique. C’est donc le moment de se rappeler à leur bon souvenir. Un coup de fil, une visite improvisée, faites-vous voir et dans la conversation, essayez de « calibrer » les projets de vos interlocuteurs, leurs appréhensions, dans quelle mesure la crise peut impacter leur politique à votre égard.

Jouez « collectif et solidaire »

Face à la crise, deux attitudes s’offrent aux personnes : le repli sur soi ou, au contraire, le renforcement des solidarités collectives. Parce qu’elle réunit un groupe de personnes partageant des valeurs ou des intérêts communs, l’association est le lieu privilégié pour instaurer de nouvelles solidarités. Réfléchissez donc à la politique tarifaire de l’association : n’est-ce pas le moment de travailler à un système de quotient familial ou à une modulation tarifaire en fonction de la situation personnelle ? N’existe-t-il pas certains avantages dont l’association pourrait faire bénéficier ses membres (dans le respect des statuts, évidemment) ? Les publics touchés par l’association ne peuvent-ils pas être élargis à des catégories fragilisées par la crise ? Les activités associatives ne peuvent-elles inclure une nouvelle dimension de solidarité avec les personnes, adhérentes ou pas ?

Imaginez de nouvelles alliances

A plusieurs, on fait plus facilement face à la morosité. Si on peut espérer que la crise passera relativement vite (ce que je ne crois pas), il en restera de toutes manières un contexte économique et financier profondément modifié pour les associations. Dans de nombreux secteurs déjà touchés par la raréfaction des financements publics, un mouvement de restructuration est à l’oeuvre. Les associations se regroupent, fusionnent, mettent en commun moyens et/ou activités.

Vous-aussi, imaginez de nouvelles alliances. Renseignez-vous à propos du paysage associatif de votre région, découvrez les structures qui ont des activités identiques aux vôtres et allez à la rencontre des dirigeants de structure voisines par affinités ou proximité géographique.

Envisagez le pire …

Si votre structure est déjà fragilisée ou que le futur désengagement de vos partenaires commence à se préciser, envisagez avec votre équipe un scénario-catastrophe et réfléchissez d’ores et déjà aux solutions de sorties qui « limiteront la casse » : possibilités de reclassement des salariés, remunicipalisation des activités, fusion avec une structure voisine…

En restant convaincu qu’il n’est jamais certain

En période d’incertitude, le principal danger, c’est la morosité qui décourage les initiatives et démotive les personnes. Faites en sorte dans votre association de ne pas céder à cette morosité ambiante. Une fois les mesures prises pour sécuriser le fonctionnement financier, attachez-vous à préserver le mode de fonctionnement qui a fait le succès de votre association : « dans la joie et la bonne humeur ».