Lorsqu’il s’agit d’évaluer l’action de l’association, on doit certainement introduire dans la méthode d’analyse les trois critères suivants :
– la légitimité
– l’opportunité
– la faisabilité
La légitimité du projet qui s’apprécie principalement à partir de l’objet de l’association et des buts qu’elle s’est fixée. Le projet en gestation doit contribuer clairement à la réalisation de l’objet associatif.
Lorsque l’association se réfère à un système de valeurs ou à un idéal, chacun de ses projets doit en être imprégné.
Un autre facteur de légitimité réside certainement dans le degré d’adhésion des bénévoles au projet : il s’agit là d’une légitimité démocratique qui reste de toute manière indispensable à la conduite du projet. Quel que soit le bien-fondé d’un projet au regard des buts de l’association ou de son système de valeur, il sera difficile à conduire s’il ne rencontre pas une certaine adhésion de la part de la « base » des bénévoles.
L’opportunité du projet qui s’apprécie notamment à partir de l’analyse du contexte de l’association.
Cette seconde exigence pose la question du « moment » du projet, du contexte particulier qui est celui de l’association au moment où elle déploie son nouveau chantier. L’association peut être « opportuniste » au bon sens du terme. Une association culturelle trouvera plus facilement des soutiens à son projet de festival « Victor Hugo » si cette manifestation est organisée l’année du centenaire de la naissance du grand homme. Pour les associations fortement impliquées dans la vie locale, le changement de l’équipe municipale peut être une opportunité à exploiter.
La faisabilité du projet qui s’apprécie notamment à partir de l’inventaire des forces, des faiblesses de l’association et des contraintes qu’elle supporte. Chaque projet a des exigences qui lui sont propres. Il appartient aux dirigeants de les cerner avec précision pour les confronter avec les ressources de l’association.
Certains projets se déroulent sur un laps de temps très court (spectacles, manifestations exceptionnelles) ; ils nécessitent donc la mise en oeuvre de ressources humaines importantes. D’autres projets sont le chantier d’un seul homme (création du site internet de l’association, par exemple), mais un chantier de longue haleine qui nécessitera un accompagnement de la personne-ressource (suivi du projet ; moyens financiers ; recours à la sous-traitance de certaines taches).