Le Carrefour des Associations Parisiennes (CAP), CitizenPlace, La Maison Des Associations du 2e arrondissement et Silicon Sentier organisaient à la Cantine le samedi 21 janvier 9h30-18h le premier AssoCamp, dédié au thème «associations et nouvelles technologies »

Une ambiance sympathique et studieuse

Sur le principe « Pas de spectateurs, tous participants« , une quarantaine de personnes ont donc passé leur samedi à écouter des conférences et participer à des ateliers de réflexion, dans une ambiance conviviale et détendue. Les participants, -professionnels du web et des NT et dirigeants associatifs-,  ont pu échanger sur les attentes et les comportements face au numérique dans les associations.

Associations et fracture numérique

En tant que secrétaire de l’atelier « Associations et fracture numérique », il m’est revenu de présenter à la communauté le résultat des travaux de notre groupe de réflexion. En voici une brève synthèse, que j’espère suffisamment fidèle à nos propos.

LeS fractureS numériqueS

Le tout de table permet de définir la fracture numérique sous ses multiples manifestations. Fracture au sein des associations entre les personnes, mais aussi fracture entre les associations d’un même secteur, inégales face aux outils numériques. La question est également posée du rôle particulier des associations d’accès aux droits face à la fracture numérique, source d’exclusion sociale et d’inégalités.

Si la fracture numérique est vécue de diverses manières (accès au web, technologie, habitudes et savoir-faire numériques), il est souligné que nous sommes tous potentiellement victimes de la fracture numérique : une anecdote est citée par un participant à propos d’un chirurgien et d’une femme de ménage analphabète qui parviennent aux mêmes résultats avec un CMS adapté à leur situation.

La fracture numérique dans l’association

Elle existe dans les associations comme dans la société et oppose les personnes.  Recoupant vaguement la fracture générationnelle, la Fracture Numérique s’alimente d’une vision fantasmée des outils numériques, la méconnaissance de l’internet conduisant à une sacralisation ou à une diabolisation des pratiques numériques.

Elle est une source de cristallisation supplémentaire de conflits associatifs, la communauté associative comme ses dirigeants se partageant entre sectateurs du tout-numérique et réfractaires plus ou moins militants.

Fracture numérique et gouvernance

Les outils numériques favorisent une gouvernance transparente et participative, qui n’est pas toujours le « fort » des structures associatives. Par ailleurs, les ressources numériques permettent de faire émerger une gestion par projet, donnant aux acteurs de terrain une plus grande autonomie.

Aussi le refus d’intégrer des outils numériques de la part des dirigeants en place s’explique quelques fois par la peur de remettre en question une gouvernance centralisée et peu regardante.

Comment faire accepter les outils numériques dans l’association ?

Il faut toujours faire preuve de pédagogie lors de l’implantation d’un nouvel outil numérique dans l’association. L’idéal est de l’accompagner d’un tutoriel ou de séances de formation spécifiques. Une autre manière d’implanter les outils « en douceur » consiste à les utiliser dans un cadre restreint, un projet particulier ou bien une expérimentation.

On souligne que l’intervention d’un expert extérieur est un bon moyen de questionner les pratiques numériques de l’association, de manière froide et objective, en dehors des questions de personnes. La Maison des Associations du IIème signale à ce sujet qu’elle proposera prochainement à ses associations de réaliser un audit de leurs pratiques numériques.

La fracture numérique et le monde associatif

Ce ne sont pas que les structures qui vivent les tensions engendrées par la fracture numérique. Au sein d’un même secteur associatif, on constate souvent que les différents acteurs n’ont pas le même niveau de maturité par rapport aux ressources numériques.

Le monde associatif dans son ensemble porte une responsabilité particulière à propos de la réduction de la fracture numérique. En que que vecteur de lien social et passerelle inter-générationnelle, les associations -en synergie avec les pouvoirs publics- ont certainement un rôle à jouer dans la lutte contre l’exclusion numérique.