J’ai déjà parlé de l’incapacité du législateur à appréhender les attentes et les besoins des bénévoles en France.
Avec ce certificat de gestion à la formation associative, le statut du dirigeant bénévole s’enrichit d’une nouvelle mesure dont la portée restera à mon sens très limitée. D’ailleurs, vous constatez que personne ne parle du CFGA ; pour ma part, je suis en relation avec de nombreux organismes de formation, pas un ne m’a sollicité à ce sujet.
Qu’en est-il de cette formation ?
Selon les sources gouvernementales :
Un décret en date du 1er octobre 2008 institue un certificat de formation à la gestion associative. Ce dernier sera délivré aux personnes qui ont suivi une formation théorique et pratique en vue de l’exercice de responsabilités bénévoles dans la gestion administrative, financière et humaine d’une association.
Les candidats à l’obtention de ce certificat doivent être membres d’une association déclarée et âgés de seize ans au moins au premier jour de la formation.
Premier souci : les candidats doivent être membres d’une association déclarée. Donc pas de formation pour les fondateurs d’association qui doivent avoir déjà déposé leurs statuts pour prétendre au dispositif.
Le certificat de formation à la gestion associative a pour objet d’encourager l’engagement bénévole des personnes, souhaitant acquérir des connaissances nécessaires pour assumer des responsabilités de gestion administrative, financière et humaine dans une association. Le certificat constitue une simple reconnaissance d’un parcours de formation. Il ne s’agit pas d’un diplôme reconnu par l’État.
Le diplôme n’est pas reconnu par l’Etat ; on ne se mouille pas trop.
Le contenu de la formation
La formation prévue comporte deux parties conformes à un référentiel (en annexe) :
Le responsable pédagogique de l’organisme de formation assure la coordination entre les deux parties de la formation.
Là, les bras m’en tombent : une formation pratique de 20 jours effectifs dans une association…
Au Ministère, quelqu’un a du dire : “Et puis cette formation, il faut qu’elle soit pratique, hein !” et, hop, on a vaguement transposé le système de l’alternance : on trouve une association qui accueille le stagiaire, sous la responsabilité d’un tuteur qui le prend en charge.
Quand on connaît les difficultés des organismes du secteur de l’alternance à trouver des maîtres de stages, alors que le dispositif fait l’objet de subventions pour l’entreprise accueillante et de financement pour l’organisme de formation, on se doute que la partie pratique du CGFA va être délicate à mettre en oeuvre.
Cette partie pratique suppose que les organismes de formation se constituent un réseau d’associations accueillantes, disposées à prendre en charge les stagiaires pendant 20 jours. Quelle association dispose des ressources pour prendre en charge un stagiaire, par définition improductif et consommateur de temps pour son tuteur ? Si le tuteur est bénévole dans son association, comment va-t-il concrètement assurer les 20 jours, lui qui consacre de ci et de là quelques heures hebdomadaires à ses fonctions dirigeantes ? Quel directeur salarié d’une structure gestionnaire va s’emm… avec un stagiaire, alors que son emploi du temps est déjà saturé et que ni lui personnellement, ni la structure n’en retirent aucun avantage ?
Je crois qu’on rêve…
Pourtant, former les bénévoles est bien une nécessité.
Et selon vous, comment devrait être organisée la formation des bénévoles ? Venez en parler sur notre forum.