A la demande de certains lecteurs de ce blog, nous avons décidé de fouiller les questions économiques et la gestion des associations à but non lucratif.
Pour commencer, j’ai évoqué la nécessité de préciser clairement le métier de l’association afin de définir un modèle économique viable. Pour trouver justement ce modèle économique qui assurera le succès de votre projet associatif, vous pouvez également vous aider de nos modèles : « ici et maintenant » et construire et partager ». Je reparlerai de la manière de combiner ces différents modèles pour trouver le système qui va permettre à l’association de survivre et de se développer.
« Bien gérer » n’existe pas dans l’absolu, si l’on n’a pas défini préalablement quels sont les objectifs généraux que doivent viser les gestionnaires. Aujourd’hui je veux juste préciser le but et la finalité des organismes à but non lucratif en comparaison des entreprises commerciales.
Chacun sait que le but des entreprises est de générer du profit. Les dirigeants d’entreprise sont jugés sur le niveau de profitabilité de l’activité et seules les entreprises rentables attirent les investisseurs. Qu’elles soient cotées en Bourse ou simples TPE, les entreprises doivent procurer des revenus à leurs associés ; sinon elles ne tardent pas à faire faillite.
Ce n’est pas le cas des associations, dont l’objet n’est pas de générer du profit. L’interdiction de distribuer des excédents édictée par la loi de 1901 constitue une motivation toute négative et elle ne peut servir à caractériser la véritable finalité de ces centaines de milliers de petites et moyennes structures qui sont souvent seules en France occupent « le terrain » et répondent aux besoins sociaux des personnes.
Comment définir la véritable finalité de l’association loi 1901, ce qui motive fondamentalement son existence et qui va servir de critère de mesure pour apprécier la performance de la structure et l’efficacité de ses dirigeants ?
Pour ma part, je pense que l’utilité sociale est à l’association ce que le profit est à l’entreprise.
On observe plusieurs phénomènes qui valident cette affirmation :
• les associations dont l’utilité sociale est insuffisante tendent à péricliter,
• les associations dont l’utilité sociale est forte attirent les plus nombreux bénévoles,
• la nature de l’utilité sociale de l’association découle du métier de l’association
• la quantité d’utilité sociale produite est fonction des ressources mises en oeuvre
• la qualité du management de la structure impacte la quantité et la qualité de l’utilité sociale produite
Lorsque l’on évoque la gestion des organismes à but non lucratif, on est obligé d’introduire cette dimension d’utilité sociale. L’association ne travaille pas pour le profit mais dans l’intérêt général. L’association performante est donc celle parvient à produire l’utilité collective (ou sociale) maximale en optimisant les ressources (bénévolat, financement) à sa disposition. Tout cela est réalisé dans le strict cadre de l’objet associatif défini par les statuts.
Cette courte définition doit servir à poser les objectifs de la gestion performante d’une association loi de 1901 :
• Produire une utilité sociale maximale (dans le cadre de l’objet associatif)
• Optimiser les ressources bénévoles
• Optimiser les ressources financières