Notre monde est devenu terriblement imprévisible et le niveau des risques est inouï. Certains y voient l’aube d’un ère nouvelle ; peut-être…
Ce qui paraît assuré, c’est que nous nous préparons quelques années difficiles, car il faudra bien payer d’une manière ou d’une autre cette montagne de dettes accumulées. On doit alors réfléchir à la manière dont les petites associations de proximité pourraient affronter une période de crise économique profonde et durable.
Le billet qui va suivre n’est pas un bréviaire du gestionnaire associatif en temps de crise, (à ce sujet, j’avais déjà formulé ici quelques conseils) mais bien un appel à la mobilisation, une incitation à considérer AUTREMENT votre projet associatif.
Reconsidérez la mission de votre association
Aujourd’hui, vous vous occupez d’un groupe de danseurs folkloriques, vous animez un atelier de patchwork ou un groupe de théâtre amateur, vous organisez des conférences de culture générale, vous accompagnez des jeunes qui tapent dans le ballon…
Tous vos efforts sont tournés vers la réalisation de l’objet de votre association, tel qu’il est décrit dans les statuts déposés en préfecture. En gestionnaire avisé, vous suivez les conseils du juriste vous exhortant à vous cantonner bien gentiment aux limites de cet objet, sans jamais en sortir, car vous engageriez votre responsabilité de dirigeant.
Mais souvenez-vous aussi que la loi de 1901 définit l’association comme le rassemblement de personnes qui décident de partager quelque chose.
Les petites associations, vecteur d’une solidarité de proximité
Parmi toutes les institutions, quelles soient publiques ou privées, vos petites associations de proximité occupent une place privilégiée, au plus près des gens et de leurs problèmes quotidiens.
Partage d’une même passion ou d’une cause commune, proximité physique, ancienneté de la relation, absence d’enjeux économiques ou professionnels, toutes ces caractéristiques des relations sociales dans votre petite structure associative constituent un terreau idéal pour cultiver ce que j’appelle la solidarité de proximité.
Vous partagez une passion ou une cause ? Partagez aussi le reste …
Non, je n’ai pas fait de retraite religieuse pendant les vacances et je ne vous demande pas, chers lectrices et lecteurs dirigeants bénévoles, de vous transformer en apôtres.
Très concrètement et pour rester sur le terrain du management associatif, je vous propose de faciliter la communication dans votre petite association de proximité.
Comment faire ?
Tout simplement, en laissant faire les membres de votre association et en leur donnant occasions et outils pour partager avec la communauté associative les difficultés qu’ils rencontrent, les problèmes qui se posent à eux.
Très concrètement …
Demandez-vous si dans votre fonctionnement associatif il existe suffisamment d’occasions d’échanges informels entre vos membres et usagers. Peut-on dans vos réunions et séances discuter d’autres choses que de l’objet associatif ? Le blog ou le site de votre association permet-il aux membres de publier des petites annonces (don ou échange de biens matériels, recherche d’emploi, etc) ?
Existe-t-il dans le programme de votre association des activités ou des chantiers qui pourraient être réorientés vers l’intérêt général ou la solidarité de proximité ?
Votre association dispose-t-elle statutairement d’un mécanisme de solidarité financière permettant à des personnes en difficultés d’accéder malgré tout à ses activités ?
Vous avez certainement vous-aussi des idées, des expériences à partager à ce sujet. Je vous invite à nous en faire part dans les commentaires ci-dessous.