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Rapport d’activités de l’association 1901 : comment mettre en scène le capital associatif ?

En développant cette notion de capital associatif, mon idée est de redonner une dimension économique et patrimoniale à la petite association de proximité qui en est pour l’instant totalement dépourvue.

Avec leur budget financier inexistant ou symbolique, les petites associations de proximité, sans salariés et sans subvention, ne pèsent rien aux yeux des tiers. Elles n’ont pour témoigner de leur utilité sociale que leur rapport d’activité et le vécu des participants qui ont profité de ces activités. Dans ces conditions, il est bien difficile de présenter aux assemblées générales ou aux éventuels partenaires un état économique de l’association ou de documenter son utilité sociale.

Je voudrais réfléchir ici à la manière dont cette notion de capital associatif peut servir de fil conducteur à la présentation du traditionnel rapport d’activités, ce document souvent vide ou rébarbatif qui devrait en théorie permettre aux dirigeants de rendre compte à leurs mandants de la gestion de l’association.

Préserver et développer le capital associatif, principale mission des dirigeants

L’idée sous-jacente, c’est que toute association -y compris les plus petites et celles qui sont dépourvues de ressources financières significatives- dispose d’un capital (les allergiques à l’approche économique diront « un trésor »).

C’est ce capital qui permet à l’association de tenir sa fonction de fabrique du lien social. Il est composé de différents actifs -au sens comptable du terme- dont certains sont matériels, d’autres immatériels.

Nous avons inventorié ici ces actifs ; il s’agit de :

Vous allez me dire que toutes ces questions sont en général déjà abordées dans le rapport annuel où on s’applique à souligner la contribution des bénévoles aux activités, à célébrer les réussites de l’association, à identifier les nouveaux partenaires, à quantifier les participants aux activités et à inventorier les nouveaux outils ou investissements réalisés par l’association.

Très bien alors ! Ce que je propose, c’est de quantifier tout cela de manière un peu systématique et de le considérer d’une année sur l’autre comme un ensemble que les dirigeants se seront appliqués à faire prospérer.

Cette approche alternative pour le rapport d’activités repose sur deux exigences méthodologiques : la quantification des éléments présentés et la mise en scène de la réalité quotidienne du fonctionnement associatif. C’est en fait beaucoup plus simple qu’il n’y paraît.

Quantification

A propos des 4 actifs listés ci-dessus, il s’agit de donner des éléments chiffrés, de quantifier les choses. Pourquoi ? Parce que seule une approche quantitative permet de tracer des évolutions dans le temps et de porter un jugement objectif sur le devenir de l’association.

Vous trouverez sur ce blog différents articles à propos de la valorisation du bénévolat. Ce n’est pas tant le fait de donner une valeur monétaire à chaque heure de travail qui m’intéresse ici, mais plutôt d’inventorier tout ce qui a été réalisé par les bénévoles et de chiffrer les heures de travail en fonction des différentes taches accomplies

A cet égard, il me parait essentiel de comptabiliser également ce qu’il est convenu d’appeler le bénévolat de direction (contrairement à la pratique comptable qui proscrit la prise en compte du bénévolat de direction, par nature difficile à évaluer) : celui effectué par les dirigeants à propos de l’organisation fondamentale et du fonctionnement institutionnel de la structure.

Voici ce que cela donnerait pour notre association de danse folklorique que je prenais en exemple ici.

Vous remarquez au passage que cette approche repose sur l’identification précise des différents aspects du métier de cette association.

Story-telling

Cette vision quantitative doit être combinée avec une approche qualitative du fonctionnement associatif ; il s’agit de raconter comment les choses se sont passées, comment elles ont été vécues de l’intérieur par les participants : c’est ce que j’appelle le « story-telling », le fait de raconter l’histoire.

Toujours avec notre association de danse folklorique et sur la base des différentes activités listées dans le tableau ci-dessus, on pourrait avoir quelque chose comme cela :

Préparation de la rentrée
La rentrée et le planning annuel ont été préparés par Gisèle, Dominique et Marie-Pierre. Comme chaque année, il a fallu préparer le planning des séances et informer la Mairie pour obtenir la salle Malraux qui est notre préférée. Lors du forum des associations, notre association n’était représentée que par deux personnes. Cet effectif trop réduit n’a pas permis de faire le tractage habituel à l’entrée du Forum.
Suivi et animation des cours hebdomadaires
L’équipe des professeurs (Françoise et Jean-Pierre) a été renforcée cette année par Guy, spécialiste des danses des Balkans qui a proposé une initiation à ces danses bien sympathiques. Devant le succès rencontré, il est envisagé de mettre en place un nouveau groupe. les personnes intéressées peuvent se manifester directement auprès de Guy.
Préparation du spectacle annuel
Alors que l’année passée, 27 personnes s’étaient impliquées dans la préparation du spectacle pour un volume horaire de 420 heures, nous avons déploré cette année plusieurs défections et certains ont fait le constat que l’affichage, les décors, l’accueil du public et le buffet n’étaient pas à la hauteur des années précédentes. La recette du buffet accuse d’ailleurs une baisse sensible (- 26%).
Le bureau de l’association souhaite engager une réflexion à ce sujet.
Organisation de la tournée
Pour la première fois, nous avons fait appel à un voyagiste pour organiser la tournée d’été (ce qui explique la forte baisse du volume horaire sur cette activité). Cette décision a été prise notamment du fait de la lourde charge de travail que cela représentait pour les personnes en charge de cette organisation. Ce changement a suscité de nombreuses discussions dans l’association, avec des partisans et des opposants. Marie-Pierre a recueilli dans un document de synthèse les arguments « pour » et « contre » et vos avis individuels. Nous souhaiterions poursuivre ce débat avant de reconduire ce choix.
Gestion administrative de l’association
La baisse du volume horaire sur cette activité correspond au désengagement progressif de Marie-Pierre des taches comptables, grâce à la mise en place du logiciel de comptabilité acquis l’année dernière. Ce changement est tout à fait positif aux dires de notre trésorière, parfaitement satisfaite de son nouvel outil.

Et vous qui vous « collez » chaque année à la rédaction du rapport d’activités de votre association, qu’en pensez-vous ?

Publié initialement le : 22 novembre 2012