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Principes de gestion des associations (synthese hebdomadaire)

A votre demande, j’ai commencé à ouvrir le dossier du management associatif et plus précisément les questions liées à la gestion financière.

En cette fin de semaine, je vous livre une synthèse provisoire à partir des différents billets parus à ce sujet.

Les critères de la bonne gouvernance associative doivent être précisés avant d’édicter tout modèle de gestion ; il faut notamment définir précisément quelle est la finalité exacte de l’organisation « association ». La performance de l’association et l’efficacité des dirigeants ne peuvent être mesurés à partir des seuls critères financiers, le but principal de l’association n’étant pas de générer du profit.

Nous avons vu que les associations exercent un métier à l’instar des entreprises. Ce métier est défini statutairement. Nous avons proposé dans le billet cité plus haut une matrice des métiers associatifs permettant à chaque structure de positionner précisément son (ou ses) activité(s).

Ce que le profit est aux entreprises, l’utilité sociale en tient lieu pour les associations. Nous avons posé comme hypothèse centrale que la finalité de toute association est de contribuer à l’intérêt général dans son domaine d’activité, en produisant une certaine utilité sociale, un bénéfice collectif qui profite à tout ou partie de la communauté.
Je développe également cette question de la contribution à l’intérêt général des associations couplées à des structures commerciales dans ma chronique mensuelle sur Envie d’entreprendre.

Tout cela se réalise dans le cadre des statuts. C’est pour cette raison que je préconise toujours aux rédacteurs de prévoir deux articles distincts pour désigner le but que poursuit l’association et les moyens qu’elle compte employer pour l’atteindre.

Un premier article concernera l’objet associatif ; il définira le domaine dans lequel l’association produit son utilité collective (par exemple, la protection de la petite enfance ou la réduction du fossé numérique). L’objet associatif est souvent imprégné des valeurs portées par les fondateurs : citoyenneté, attention portée aux publics fragiles, équité dans les relations économiques, préservation de la planète et des ressources naturelles…

Un second article portera sur les moyens de l’association, la manière dont la structure contribue à l’interêt général, en exercant son (ou ses) métier(s) : l’organisation de conférences auprès des enseignants, l’exploitation d’un centre d’accueil ou bien l’animation d’un forum de discussion à propos des NTIC, la mise à disposition d’une plateforme logicielle en open-source…

Cette précaution consistant à distinguer ce que vise l’association en terme d’intérêt général (l’objet) et la manière dont elle conduit son projet sur le terrain (les moyens) présente de nombreux avantages.

Pour les dirigeants, elle est sécurisante. En effet, les statuts affichent clairement les domaines d’activité de l’association et procurent un cadre précis et efficace pour l’action au quotidien. La référence au domaine d’intérêt général (petite enfance, fossé numérique) permet de rester fidèle à l’esprit des fondateurs et servira de pierre de touche lorsqu’il faudra formuler le bilan des chantiers associatifs.
De nombreux dirigeants bénévoles sont empêtrés dans un objet statutaire mal défini.
Trop général, l’article sur l’objet autorise toutes les dérives et empêche une identification claire de positionnement sectoriel de l’association.
Trop précis, l’article sur l’objet bride la créativité des dirigeants et des bénévoles, faisant peser des risques juridiques sur chaque nouveau chantier de l’association

Pour la recherche et le dialogue avec les partenaires extérieurs, cette distinction entre objet et moyens permet de tenir un langage clair. Pour ses partenaires, l’association doit se situer dans une démarche d’intérêt général bien identifiée mais elle n’en garde pas moins sa propre manière d’agir et reste maître des conditions dans lesquelles elle produit son utilité sociale.