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Deux ou trois choses à savoir à propos des réseaux sociaux (dirigeants associatifs)

Association loi 1901 et web 2.0

Fessebouc, c’est quoi çà ?

Un réseau social en ligne, à la mode Facebook, n’est ni plus, ni moins qu’un annuaire dans lequel chacun peut librement s’inscrire en donnant quelques informations personnelles et apparaître ainsi sur le web. Propulsés par les adolescents et les artistes, les réseaux sociaux fournissent à leurs membres un ensemble d’outils leur permettant d’échanger entre eux et de se constituer une identité numérique (c’est-à-dire une visibilité sur le web)..

Conformément au principe anthropologique, la fonctionnalité de base de tous ces réseaux est sociale, c’est celle qui consiste à « devenir ami » de l’autre, en mettre en place avec lui un ensemble de conventions (essentiellement des autorisations d’accès aux contenus personnels qui sont stockés sur la plateforme sociale). Bien-entendu, comme dans la vraie vie, chacun s’emploie à donner une certaine image de lui-même ; on construit en ligne son identité numérique, en publiant des contenus divers et variés (commentaires et discussion, partage de vidéo et d’images, adhésion à des groupes).

On pourra relire un ancien billet que j’avais publié à propos de l’association et des logiques de réseau ainsi que quelques réflexions plus anthropologiques.

Savoir où vous mettez les pieds

Les expériences pour utiliser les réseaux comme mass media et relais de communication pour des marques ou des causes existent et se multiplient. Pour l’instant, les spécialistes constatent que malgré/à cause de la multiplication des outils d’échanges, les réseaux en ligne produisent essentiellement des interactions sociales faibles. Le succès de certains buzz reste souvent encore inexpliqué et peu nombreuses sont les actions collectives organisées qui ont su trouver sur le web des retentissements significatifs.

Contrairement à ce que l’on entend : tout le monde n’est pas « sur Facebook ». Beaucoup de gens n’y sont même jamais allé et il se peut que le public de votre association en fasse partie. Loin de nous l’idée d’un désert numérique, mais il faut reconnaître que la pratique du réseautage en ligne ne touche encore qu’une minorité de la population. Pour cette raison, la place des réseaux sociaux dans le rayonnement des institutions doit être envisagée avec toute la retenue nécessaire.

Pourtant, aujourd’hui, toutes les organisations -commerciales ou pas- sont confrontées à la question de leur présence en ligne. Face à un public qui interagit de plus en plus sur le web, les organisations à but non lucratif doivent elles-aussi afficher une identité numérique et profiter de toutes ces ressources pour diffuser leur projet et leurs valeurs. En interne, il faudra s’emparer de ce dossier avec mesure et bon sens. La présence sur les réseaux  nécessite aussi de la part des dirigeants une certaine prudence.

Ne cédez pas aux sirènes de la facilité

La présence en ligne de votre association doit reposer sur une identité numérique propre et c’est un véritable travail que de la construire. Si c’est pour publier sur la page Facebook  de votre institution trois vagues photos issues de votre album de vacances (assorties de commentaires incompréhensibles en mode SMS), il vaut mieux vous abstenir.

Sur le web, l’amateurisme n’est pas de mise lorsque l’objectif est de contribuer au rayonnement du projet associatif. N’oubliez pas que l’association ne s’identifie pas totalement à la personne privée des quelques membres qui l’animent et qu’on attend d’elle un discours de type institutionnel (même si les pratiques numériques actuelles tolèrent moins de rigidité qu’auparavant). Si la construction de l’identité numérique est idéalement un travail collectif impliquant la collectivité associative, il faudra s’abstenir de toute cacophonie numérique, qui brouillerait l’image de l’association et ouvrirait la porte à de possibles dérives.

On évitera donc de dé-crédibiliser l’association avec une identité numérique pauvre ou inadaptée, en se souvenant que cette carte de visite sur internet peut être vue par tout un chacun, y compris les élus, l’administration et les fonctionnaires des impôts.