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Logique d’action : le modèle "construire et partager"

J’ai déjà parlé ici de l’étude « Ressources, financements publics et logique d’action des associations » publiée dans la revue internationale de l’économie sociale par Viviane Tchernomog.

Cette étude donne un panorama complet du secteur associatif au début des années 2000 en analysant conjointement les modes de financement, l’accès à la ressource publique, le statut d’employeur.

L’analyse de l’ensemble du parc associatif à partir de critères simples et discriminants conduit à mettre en évidence trois profils d’association qui correspondent chacun à une logique d’action de la structure.

Ces logiques d’action recoupent les modèles économiques construire et partager, ici et maintenant… que nous avons développés dans notre guide pratique de l’association 1901 (Editions d’organisation).

• Les associations « construire et partager » que V.Tchernomog désigne comme les associations à forte implication citoyenne et contenu militant
• Les associations « ici et maintenant » ou associations de membres selon V.T
• Les associations gestionnaires de service public ou associations employeurs

Je cite de larges extraits de l’étude mentionnée plus haut à propos des associations à forte implication citoyenne et contenu militant, celles qui fonctionnent sur le modèle « construire et partager ».

Les associations de type « construire et partager » sont militantes au sens large du terme. Elles représentent 30% du total des associations. On y trouve les associations humanitaires mais également toutes les associations qui défendent des valeurs, des publics.

Il s’agit des nombreuses associations de quartier, de résidents, de locataires, de défense du cadre de vie, d’usagers, de parents d’élèves, de consommateurs. La secteur de la santé y est également représenté avec les associations de malades, la lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, le développement des thérapies naturelles.

Les associations de type « construire et partager » sont en général de taille limitée ; la moitié d’entre elles gèrent un budget de moins de 1.500 euros. Leur principale ressource est le bénévolat et l’emploi salarié comme les financements publics y sont très rares.

Les associations de type « construire et partager » collaborent autour de projets communs, qu’elles partagent selon les opportunités et les affinités. De véritables filières émergent autour de certaines valeurs (développement durable, commerce équitable). L’objet du militantisme peut être thématisé, défense du patrimoine naturel ou culturel par exemple.

Le métier de ces associations se situe souvent dans l’échange et la circulation de l’information, des idées. La structuration en réseaux est alors fondamentales et les outils disponibles déterminants.

Quelques fois, ces associations parviennent à devenir des relais d’expression, voir des groupes de pression, auprès des pouvoirs publics (association de consommateurs).