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5 bonnes raisons de choisir avec soin les placements de votre association

Edit : Pardon de déterrer ce billet publié initialement le 11 décembre 2010. Je le republie en réponse à quelques mails reçus ces derniers jours de dirigeants de grosses structures s’inquiétant de la sécurité de leurs placements bancaires.

Si vous vous sentez interpellé par le titre de cet article, c’est a priori que vous êtes dirigeant d’une « grosse » association, l’une de ces structures dites « gestionnaires », qui est en charge d’une mission d’intérêt général et qui dispose à ce titre d’une trésorerie plus ou moins importante (pour ma part, j’en vois de quelques dizaines de milliers d’euros à plusieurs centaines).

C’est une des responsabilité fondamentales des dirigeants associatifs que d’assurer la bonne gestion des deniers de l’association, à commencer par des choix judicieux de placement financiers.

Association d’intérêt général, une lourde responsabilité

Pour une association dont le budget est significatif, il est normal de placer les fonds qu’elle collecte (comme je l’explique ici), -certainement des subventions, peut-être des dons recueillis auprès du public-, ce n’est là que de la bonne gestion.

Dans certains cas (établissements médico-sociaux et associations reconnues d’utilité publique), ces placements sont réglementés et il n’est pas question de choisir ses produits financiers ailleurs que dans la liste. Dans la généralité des cas, les organes dirigeants sont responsables de la politique de placement de la trésorerie qui doit respecter le principe de prudence. L’association et ses fonds doivent être gérés en bon père de famille.

Préserver à tout prix le patrimoine de l’association

Il faut toujours avoir à l’esprit qu’il est interdit de faire courir des risques inconsidérés au patrimoine associatif, notamment si les fonds accumulés résultent de subventions en attente d’affectation ou de dons collectés en faisant appel à la générosité publique.

Les produits financiers adaptés aux associations doivent donner les plus hautes garanties à propos de la sécurité du capital investi et la liquidité du placement. L’association doit avoir l’assurance qu’elle peut disposer de l’intégralité de ses fonds, du jour au lendemain, sans souffrir aucun délai, ni aucune pénalisation.

Une gestion imprudente des fonds associatifs engagerait la responsabilité du dirigeant

C’est pour cette raison que les gestionnaires de la trésorerie associative doivent faire preuve d’une aversion absolue à toute forme de risque, en refusant les investissements directionnels et toute position spéculative.

En donnant ses instructions au banquier, le dirigeant associatif ne doit pas oublier qu’il en supporte la responsabilité. Dans le cas où les choses tourneraient mal, les dirigeants peuvent avoir à répondre de leurs décisions financières ou de celles de leurs salariés.

Le mandat associatif oblige les dirigeants à gérer en bon père de famille, à adopter en toutes circonstances un comportement prudent, à raisonner avec bon sens.

Un contexte financier particulièrement instable

Les banquiers ont coutume de proposer des fonds dit de première catégorie qui sont investis en créances bancaires et en emprunts d’Etat. Ce savant panachage est fourgué aux bons pères de famille,  en les assurant qu’ils n’encourent aucun risque de perte en capital et que l’on peut récupérer ses fonds du jour au lendemain.

Actuellement, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fait pas bon prêter aux banques et encore moins aux Etats souverains (lire chez ce spécialiste de gestion de portefeuille un article sur les garanties des déposants en cas de faillite bancaire et leur exhortations à la prudence).

Il paraît évident qu’aujourd’hui (10/12/2010), on peut percevoir le niveau de risque comme élevé et envisager la possibilité du défaut d’un Etat de la zone euro.

Pour tous les gestionnaires de bon sens, le principe de prudence imposera de diversifier leur allocation d’actifs, dès que leur patrimoine financier excède le montant des garanties légales et de limiter strictement les investissements en créances publiques.

Quels sont aujourd’hui les placements de bon père de famille ?

Avec une couverture de 70.000 euros par le FGD, la généralité des associations sera à l’abri de la garantie légale (que nous évoquions déjà ici) qui constitue certainement un premier socle de résistance, en cas de choc financier systémique.

Si les montants dépassent plusieurs centaines de milliers d’euros, il faudra privilégier les placements contractuels avec une banque de premier plan, pour des durées aussi courtes que possible (par exemple les bons de caisse qui peuvent être souscrits pour des montants accessibles).

Les associations les plus expérimentées s’adressent à des spécialistes pour pour sécuriser leurs avoirs autrement que par un simple dépôt bancaire. Il est possible de mettre à profit  la technicité des produits dérivés pour se prémunir contre certains de ces risques majeurs, tout en bénéficiant de la grande liquidité des marchés électroniques.