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autofinancement et crédits bancaires amortissables : les grands absents du financement associatif

J’ai travaillé pendant quelques jours avec un groupe de Directeurs Généraux et de Directeur Administratifs et Financiers d’associations étroitement partenaires des pouvoirs publics. Nous avons évoqué la gestion financière de leur structure.

Leur budget est compris entre 700.000 € et plusieurs millions. La part de leurs recettes apportée par l’Etat (subventions) représente 30% en moyenne. Ces associations ont une zone de rayonnement nationale, voire internationale pour certaines. Elles mobilisent des ressources humaines importantes, mises à disposition par l’Etat ou intégrées au budget de la structure associative.

A examiner les bilans de ces associations, nous constations la difficulté à mobiliser des financements durables. Parmi ces associations de taille moyenne, rares étaient celles qui disposaient d’une certaine épargne ou d’un crédit bancaire à moyen/long terme.

D’une manière générale, on constate que les ressources longues qui viennent traditionnellement conforter la structure financière des entreprises font cruellement défaut à certains acteurs importants du secteur associatif.

Souvent à cause de la mésinterprétation du but non lucratif,les associations loi 1901 sont réticentes à dégager des excédents. Cela les pénalise doublement : elles peinent à constituer des réserves d’autofinancement et s’interdisent le recours au crédit amortissable, qui est gagé sur la capacité à dégager des excédents récurrents (je crois pouvoir affirmer que dans le secteur associatif, les banques n’interviennent en haut de bilan que pour financer des actifs immobiliers ou lorsque l’Etat fournit -de manière le plus souvent tacite- une garantie de bonne fin).

Aujourd’hui, dans mon groupe de formation, on pouvait constater que certaines de ces importantes organisations, porteuses de missions essentielles du service public étaient condamnées à naviguer à vue, comme dans le brouillard, privées de tout horizon de gestion supérieur à 12 ou 24 mois. Elles disposaient d’une trop maigre épargne et ne pouvaient prétendre qu’à des financements de court terme.

C’est cette terrible myopie financière dont je parlais ici.