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Pourquoi les banquiers n’aiment pas (plus que çà) votre micro-entreprise associative ?

Vous avez décidé de lancer votre petite activité indépendante. Pour des raisons qui vous appartiennent (et qui ne sont pas forcément les meilleures), vous avez fondé une association loi 1901. Il s’agit de ce que nous appelons dans ce blog une micro-entreprise associative.

Pour fonctionner il vous faut naturellement un compte bancaire qui enregistrera les recettes de l’association (adhésions ou prix des services rendus aux usagers) et vous permettra également d’acquitter les charges et frais nécessaires aux activités associatives.

Or le(s) banquier(s) que vous avez sollicité(s) pour l’ouverture de ce compte (qui n’enregistrera par hypothèse que peu d’opérations pour des montants faibles) ne vous a pas forcément bien reçu, quelques fois même carrément éconduit.

Pourquoi les banquiers n’aiment-ils pas les micro-entreprises associatives ?

Plusieurs raisons possibles à cela.

Votre activité est vue par le banquier comme une activité libérale, voire franchement commerciale, logée dans une structure associative. Or, pour exercer une activité professionnelle indépendante, les gens ont habituellement recours au statut de travailleur indépendant ou bien ils créent une société commerciale. Les banquiers ont leurs habitudes et ils n’aiment pas que les situations juridiques ne correspondent pas à la réalité économique ; cela les insécurise.

Ensuite, le potentiel commercial de votre association est loin d’affoler le banquier. Par définition, le potentiel de croissance d’une MEA est limité. Cela a été évoqué par ailleurs. A priori, il y a peu de chances pour que le chiffre d’affaires de votre association grossisse et devienne un jour significatif. Il en va de même pour d’éventuels besoins de crédits. Si votre activité est amenée à se développer (et donc devenir intéressante pour le banquier), cela ne se fera certainement pas dans le cadre d’une association 1901. Alors pourquoi se donner la peine ?

D’autres raisons viennent souvent s’ajouter à ces deux premières.

Dans la présentation de votre projet, vous n’avez pas (ou pas assez) évoqué de chiffres, donnant une idée de la véritable dimension financière de votre association et surtout de votre sens des réalités économiques. Sans un minimum de données chiffrées, le banquier est un peu perdu ; il a du mal à se faire une idée.

Vous avez refusé tout de go l’assurance de RC proposée par votre interlocuteur, en prétextant des arguments peu crédibles. En plus du produit qu’il ne vendra pas, votre banquier a désormais un doute : serez-vous bien assuré pour vos activités associatives ? dans la négative, cela représente un facteur de risque plus ou moins important selon les activités ; or, les banquiers n’aiment pas les risques inconsidérés.

Vous avez demandé à bénéficier pour votre association d’une Carte Bancaire à débit différé ou pire d’un découvert. Voilà une grosse bourde à ne pas commettre : les associations « normales » que connaît votre banquier n’utilisent pas ce genre de moyen de paiement ou de crédit ; ils sont réservés aux particuliers à revenus réguliers et aux entreprises du secteur marchand.

Autre situation souvent délicate à négocier : l’un des membres de votre bureau est interdit bancaire, fiché F.I.C.P. ou bien ancien dirigeant d’une société commerciale ayant déposé son bilan.

Enfin, si vous êtes le fondateur et l’unique animateur de cette MEA mais que vous n’apparaissez pas au bureau, cela risque de poser problème. Dans ce cas, il vaut mieux organiser le premier rendez-vous avec le banquier en présence du président de droit de l’association, qui, même s’il reste muet pendant tout l’entretien, attestera par sa seule présence de la réalité de son engagement juridique.