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Obligations des associations bénéficiaires de subventions publiques

Si votre projet associatif a la chance de retenir l’attention des pouvoirs publics, vous êtes en mesure de solliciter une subvention. Accordées par l’Etat, les collectivités territoriales et certains établissements publics, les subventions sont des contributions discrétionnaires et facultatives des pouvoirs publics au(x) projet(s) d’une association.

Quelques précautions sont à prendre avant au moment de solliciter la subvention. Par ailleurs la loi met à la charge des associations qui reçoivent des fonds publics différentes obligations, plus ou moins contraignantes, en fonction des montants reçus.

Avant de recevoir une subvention

Quel que soit l’organisme dispensateur, il ne vous prendra au sérieux que si vous êtes en mesure de produire à l’appui de votre demande de subvention des comptes annuels, au moins un bilan et un compte de résultat, certifiés conformes par le président ou le trésorier.

Par ailleurs, de manière systématique pour les subventions d’Etat et de plus en plus souvent pour celles des collectivités locales, les comptables publics exigent que l’association bénéficiaire soit inscrite au répertoire SIRENE dont il a été question au chapitre 1. Mieux vaut devancer une éventuelle relance car cela bloquerait la mise en paiement de votre subvention.

Les dispensateurs de subventions exigent que la demande soit présentée dans des formes spécifiques. Pour les subventions de l’Etat et des établissements publics qui en dépendant, il existe un formulaire unique qui doit obligatoirement être employé, le CERFA 12156.

Enfin, il est utile d’asseoir juridiquement la subvention sur un contrat en bonne et due forme, une convention de subvention. Cette convention n’est obligatoire que pour les subventions supérieures à 23.000 euros, mais elle est fortement recommandée en dessous de ce seuil, la conclusion d’une convention étant un facteur de sécurité juridique pour les deux parties -association et dispensateur de subvention-.

Les associations qui sollicitent « le renouvellement » d’une subvention doivent se souvenir qu’il s’agit d’une décision discrétionnaire de l’ organisme public .

Subventions affectées à un projet

Une première obligation pèse sur l’association bénéficiaire d’une subvention, c’est celle de l’employer conformément à sa destination, si le dispensateur de subvention a stipulé de manière précise la destination de l’aide publique (organisation d’un chantier, participation à une action).

De plus en plus souvent, les subventions versées concernent un chantier bien précis de l’association et les sommes reçues doivent alors obligatoirement être dépensées conformément à la convention, l’administration se réservant le droit de contrôler l’usage final et réel de ses deniers. Par ailleurs, sauf autorisation expresse dans la convention, il est interdit à l’association de reverser la subvention à une autre association.

Lorsque la subvention est affectée à une dépense déterminée, l’organisme de droit privé bénéficiaire doit produire un compte rendu financier qui atteste de la conformité des dépenses effectuées à l’objet de la subvention.

Ce compte rendu financier est déposé auprès de l’autorité administrative qui a versé la subvention dans les six mois suivant la fin de l’exercice pour lequel elle a été attribuée.  Un modèle de compte-rendu figure dans le dossier CERFA 12156.

Subventions supérieures à 23.000 euros

Les subventions d’un montant supérieur à 23.000 euros doivent en principe obligatoirement faire l’objet d’une convention, un contrat conclu entre le financeur et l’association bénéficiaire. Nous écrivons « en principe » car toutes les collectivités locales n’appliquent pas encore cette précaution de bon sens.

La convention de subvention peut être conclue pour une seule ou plusieurs années. Elle précise obligatoirement  l’objet, le montant et les conditions d’utilisation de la subvention attribuée.

Subventions et dons supérieurs à 153.000 euros

Lorsque l’association bénéficie au titre d’une année d’un montant de subvention(s) supérieur à 153.000 euros, elle supporte des obligations particulières. Il en va de même si l’association perçoit plus de 153.000 euros de dons donnant lieu à délivrance d’un reçu fiscal (voir chapitre 4).

Lorsque l’association franchit le seuil des 153.000 €, elle doit alors se plier aux obligations suivantes :

  1. Etablir une comptabilité conforme au plan comptable associatif et comportant un compte de résultat, un bilan et une annexe (éventuellement un compte d’emploi des ressources pour les dons),
  2. Faire contrôler ses comptes par un commissaire aux comptes désigné en assemblée générale,
  3. Transmettre chaque année ses documents comptables à la direction du J.O., en vue de leur publication.

La mise en place d’une comptabilité conforme exigera de solides compétences dans l’association, à moins que les dirigeants décident d’en confier la tenue à un professionnel extérieur. Logiciel et registres comptables feront l’objet de toutes les sauvegardes nécessaires pour assurer la pérennité des informations comptables.

Le commissaire aux comptes et son suppléant seront désignés en assemblée générale pour une période de six années. On se rapprochera de l’ordre des Commissaires aux comptes pour sélectionner un professionnel attentif aux réalités du tiers secteur.

La publication des comptes des associations percevant plus de 153.000 euros de subventions est centralisée par la direction des Journaux officiels. Les dirigeants doivent transmettre chaque année une synthèse de leurs comptes associatifs. Le dépôt et la publication s’effectuent exclusivement par voie électronique (format pdf) sur le site du J.O. La formalité coûte 50 €. L’absence de publication n’est pas sanctionnée.

Publié le : 28 février 2012