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Les AMACCA, des AMAP pour le spectacle et la culture

J’ai déjà signalé sur le réseau Association 1901 en danger ce bien joli projet des AMAP culturelles, les Associations pour le Maintien des Alternatives en matière de Culture et de Création Artistique (AMACCA).

Sur le modèle des AMAP, ces associations qui mettent en relation directe producteurs alimentaires et consomm’acteurs, les AMACCA réunissent des « citoyens-spectateurs-producteurs » qui aident à la création et la diffusion de spectacles vivants ou de manifestations culturelles.

Le spectacle vivant, un modèle économique insoutenable

Je suis toujours très curieux de toutes les idées qui contribuent à améliorer le modèle économique des associations du spectacle vivant. Le modèle du spectacle vivant associatif est dramatiquement dépendant des subventions et autres recettes non liées à la fréquentation.

Il faut savoir que quelle que soit la taille de l’association et la qualité de sa programmation, les recettes de la billetterie ne couvriront pas le tiers (voire le quart) du budget de l’association. Ce ratio a  toujours pour moi quelque chose de désespérant. Je crois qu’il est très généralisé dans le secteur de la culture (par exemple  ici dans une étude du CNAR Culture, une dépendance de l’ordre de 60% des adhérents d’une fédération d’associations de musiques actuelles).

Avec le recentrage des moyens publics sur la politique culturelle nationale, les citoyens risquent d’être confrontés -selon leur localisation géographique- au désert culturel des campagnes ou -dans les zones de population- livrés aux appétits des firmes de l’entertainement. Dans le contexte de désengagement des pouvoirs publics, et malgré les assurances données récemment par le chef de l’Etat,  il faut trouver d’autres moyens que l’argent public pour rendre possible la création artistique et culturelle.

Rétablir un circuit court entre artiste et spectateurs

Selon le promoteur du projet des AMACCA, Olivier Lanoe, les spect’acteurs doivent pouvoir s’emparer de la diffusion culturelle, notamment en assurant directement le financement de la création. Il s’agit d’éviter la totale marchandisation de la culture en préservant un circuit direct entre usagers et producteurs culturels.

Ce circuit court repose sur le micro-mécénat.

Le micro-mécénat est une pratique « élaborée », collective, permettant à un groupe de particuliers de s’allier autour d’un projet culturel commun et de porter sa création, sa diffusion. Le micro mécénat comme le mécénat individuel peuvent ainsi représenter l’amorce d’une nouvelle approche du financement qui s’inscrit dans une logique d’économie sociale permettant aux individus de ne plus être seulement consommateurs mais d’être aussi co-créateurs de projets culturels.

Le micro-mécénat repose largement sur l’ avantage fiscal de l’article 200 du CGI dont je vous parlais ici. Les AMACCA, constituées en associations loi 1901 et elles mêmes organisées en micro réseaux, peuvent aussi solliciter le secteur des entreprises locales ou les collectivités territoriales à partir du moment où leur totale indépendance est respectée. Les réseaux d’AMACCA relient la culture et la citoyenneté active.

Pour en savoir plus, télécharger le dossier de présentation : Dossier AMACCA

Contact : lanoe.olivierAROBASEwanadoo.fr