Association1901.fr

Web 2.0 : l’UGC pour de nouvelles formes d’action collective

J’ai attiré l’attention des lecteurs de ce blog sur une décision récente de la Cour d’Appel de Bourges rendue contre une association qui s’évertuait en 2002 à publier une liste noire de notaires, qu’elle soupçonnait à tort ou à raison d’être peu rigoureux sur le plan professionnel.

Suite aux plaintes des intéressés, la CNIL a sanctionné cette association et les tribunaux judiciaires ont confirmé la responsabilité de l’association.

L’évaluation des produits et des services est pourtant un pilier de la défense du consommateur. Les principales associations de consommateurs se rendent utiles en publiant sans cesse des essais comparatifs sur toutes sortes de produits et de services. Avant d’acheter ou de signer, on est content de pouvoir retrouver sur un tableau comparant les offres des principaux concurrents et une évaluation un tant soit peu objective.

Dans de nombreux domaines, les ressources communautaires en ligne conduisent à échanger des évaluations. L’utilisateur donne son avis et le publie en ligne. Ainsi se constitue une pseudo-sagesse collective, qui est source d’efficacité dans la mise en relation de l’offre de produits/service avec la demande. Eu augmentant la quantité d’informations disponible, on améliore la qualité de la décision de l’acheteur. le rapport de force est moins injuste et la qualité des produits et des services en bénéficie également.

De l’évaluation des parties sur E-bay au site d’enseignants indépendants Kelprof, de nombreuses ressources en ligne, tous les réseaux sociaux proposent des outils d’évaluation et publient les informations collectées, avec ou sans l’accord des intéressés. Au Québec, on évalue son commerce de proximité (via Descary). L’évaluation d’un produit ou d’un service générée l’un de ses utilisateurs constitue une information de qualité. Elle est accessible à des non-initiés et, par hypothèse, elle est moins suspecte de partialité.

Aujourd’hui, avec les outils du Web 2.0, rien ni personne ne pourrait empêcher un individu de créer une communauté virtuelle de personnes, ayant comme point commun d’entretenir des relations houleuses avec son notaire, et d’échanger toutes sortes d’informations entre ses membres.

Avec les outils de communication et de publication appropriés, cette communauté pourrait fonctionner et se développer rapidement, en capitalisant sur le contenu généré en ligne par des utilisateurs motivés.

Dans le domaine de l’évaluation comme dans d’autres (l’affaire de la rébellion 09F9 chez Digg le montre [via Transnets]), l’UGC ouvre la porte à de nouvelles formes d’action collective.