J’explore les ressources incommensurables procurées par l’étude « Ressources, financements publics et logique d’action des associations » de Viviane Tchernomog.
A partir de critères simples et discriminants, elle met en évidence des profils d’association qui correspondent chacun à une logique d’action de la structure. Ces logiques d’action recoupent les modèles économiques que nous avons développés dans notre guide pratique de l’association 1901 (Editions d’organisation). J’ai traité le modèle « construire et partager » dans ce précédent billet.
Je m’occupe maintenant du modèle « ici et maintenant » qui correspond à ce que V.Tchernomog appelle les associations de membres. Je reprends ici in extenso ses commentaires.
Les associations de type « ici et maintenant » sont orientées vers l’intérêt de leurs membres ou usagers. Elles constituent plus de la moitié (56%) du parc associatif.
Il s’agit surtout de petites associations sportives, culturelles, de loisirs ou de vie sociale qui fonctionnent avec des budgets principalement alimentés par les cotisations et les recettes des activités. Pour un tiers d’entre elles, il s’agit de moins de 1.500 € par an.
Les associations « ici et maintenant » sont les plus jeunes dans le parc associatif : les deux tiers d’entre elles ont moins de 5 ans. Elles fonctionnent sur le travail bénévole et sont en général hébergées chez le président, ou encore par les mairies. Elles fonctionnent souvent de manière spontanée et restent dépourvus de véritables réseaux.
Leur poids économique est malgré tout négligeable. Alors qu’elles représentent 500.000 associations, les structures de type « ici et maintenant » ne mobilisent que 8% du budget du secteur associatif. Par ordre d’importance, ces associations se financent par les cotisations (22%), les dons (15%) et les financements communaux (12%).
Dans le secteur de l’action sociale, ces associations s’occupent de secours mutuel, assistance matérielle ou financière. (bourse aux vêtements, aide aux devoirs, animation maison de retraite, malvoyants). Dans le secteur « défense des droits et des intérêts », on trouve les associations d’anciens combattants, de familles, de locataires, de résidents, de défense du cadre de vie.
Plutôt que le poids économique, c’est la qualité du lien social et la surface de la base d’adhérents/usagers qui détermine la valeur ajoutée sociale de ces associations.
Le lien communautaire ou l’ancrage géographique sont déterminants pour assurer le succès des associations de membres qui fonctionnent toujours au profit d’une base d’usagers bien identifiée.