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Une association 1901 pour financer la beta gratuite (2.0) : éléments de réflexion

J’ai suggéré un peu plus haut dans ce blog que l’association loi 1901 serve de coquille juridique lorsqu’il s’agit de proposer une version béta gratuite, de manière temporaire (au lancement du service en général) ou permanente.

Je propose de réfléchir à la manière dont la structure associative peut fonctionner en couplage avec un projet commercial, en se spécialisant sur le portage des services rendus à titre gratuit. Le couplage du projet commercial avec une association loi 1901 suppose tout d’abord que l’on puisse justifier à propos du service rendu à titre gratuit d’une certaine utilité sociale.

Une fois cette condition remplie, il est possible d’organiser le couplage tant sur le plan juridique que financier.

Sur le plan juridique, j’ai déjà abordé dans ma chronique juridique les avantages de l’association loi 1901 pour éviter l’appropriation commerciale d’un procédé ou d’une ressource et en organiser la gestion collective par l’assemblée des membres. A l’époque, nous avions suivi le projet des Fûts, une collectivité de développeurs construisant à destination du monde associatif une plate forme de ressources en ligne Cette équipe mue par une éthique certaine avait garanti la dimension d’utilité collective de son produit en confiant le développement et la gestion à une structure de la loi de 1901.

Sur le plan financier, l’association a vocation à collecter des cotisations et des dons. Les cotisations sont les sommes perçues auprès des adhérents, pour manifester leur engagement dans le projet associatif. Ce mode de versement financier ne doit pas être négligé dans le cas qui nous intéresse.

En recueillant l’adhésion des toutes les personnes physiques et morales qui peuvent avoir une motivation quelconque à suivre le développement du projet, l’entreprise Web 2.0 tisse un premier réseau de relation d’intérêt. Le montant de la cotisation doit être adapté selon les bénéfices que l’adhérent retirera de sa participation au projet associatif. Les cotisations d’adhésion sont une recette précieuse pour tous les organismes à but non lucratif, car elles assurent autonomie et indépendance à la structure.

Prenons un exemple (hypothèse et chiffres factices 😉 J’ai développé une petite application en ligne à destination des associations de protection de l’environnement. Ce service 2.0 permet à chaque association enregistrée de créer un portail personnalisé, avec les widgets habituellement proposés (blog, forum, gallerie de photos, calendrier des événements, géolocalisation des membres, newsletter, etc).

Actuellement le service est en béta gratuite (fonctions de base), afin de permettre une montée en puissance du parc d’utilisateurs. Les associations de protection de l’environnement sont environ 100.000 en France. La moitié d’entre elles sont rgroupées dans une vingtaine de fédérations nationales (ou groupement spontanés) : animaux, eau, paysages, etc.

Les coûts induits par la béta gratuite sont évalués à 15.000 €. L’objectif serait alors de récolter un montant équivalent en cotisations d’adhésion pour que la béta gratuite ne pèse pas sur les comptes de la structure commerciale.

Dans ce cas, on fixera une cotisation d’adhésion de l’ordre de 1.000 € pour les personnes morales. On pourra approcher les fédérations nationales et autres groupement en leur proposant d’adhérer à l’association 1901. En contrepartie de cette adhésion, ces institutions disposeront en tant que membres d’une place privilégiée d’observateur et d’un certain droit de regard. Cette adhésion peut également faire l’objet d’une certaine publicité sur le site en ligne. Les fédérations seront certainement intéressées par la proposition : à peu de frais, elles pourront s’assurer une visibilité sur le projet. En cas de succès du service, il sera intéressant pour elles d’être associées à la marque et elles en retireront facilement des bénéfices auprès de leurs adhérents.