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Associations employeurs : les risques financiers

Parmi les risques qui pèsent sur la généralité des associations loi 1901, certains sont relatifs à l’absence de marge de manoeuvre de la structure pour assurer son équilibre d’exploitation et son autonomie financière, particulièrement pour les associations employant du personnel salarié. Ce panorama des risques financiers n’a bien entendu rien d’exhaustif.

Poids de la masse salariale

De nombreuses associations se caractérisent par un poids élevé de la masse salariale dans le budget (supérieur à 50-60 %). Même si l’emploi associatif est souvent un emploi précaire, il faut être conscient que cette rigidité des charges d’exploitation est une source de risques importante.

Ensuite de nombreuses associations sont tributaires des emplois aidés. Elles bénéficient de régimes dérogatoires qui leur permettent de supporter des charges sociales moins élevés et abaisse donc artificiellement le coût du travail. En cas de remise en cause de ces régimes, l’association peut être déstabilisée. Ce faut le cas notamment lors de la suppression des emplois « jeunes » sur lesquels reposait l’activité de nombreuses associations, notamment dans le secteur de l’animation socioculturelle et de l’insertion.

Certaines associations se caractérisent également par rapport de force « salariés/association » exagérément défavorable à l’association, qui se traduit souvent dans une politique salariale laxiste et des contentieux fréquents avec les salariés, générateurs de coûts exceptionnels.

Rigidités liées au climat social interne

Les associations peuvent présenter des risques sociaux élevés liés à un climat interne détestable, quelques fois en relation avec une vision paternaliste ou démagogue des relations sociales.

Relativement nombreuses dans l’action sanitaire et sociale, la culture, certaines structures doivent faire cohabiter un directeur salarié avec les dirigeants bénévoles. Cette coexistence n’est pas toujours pacifique et peut se révéler pour l’association une source de litiges et de contentieux.

Dépendance envers les recettes publiques

De nombreuses associations employeurs sont dans une dépendance exorbitante envers les financements publics, notamment les subventions d’Etat. Dans un contexte de désengagement de l’Etat, certaines associations présentent une telle fragilité économique que tout désengagement peut mettre en péril leur survie.

L’incapacité de l’association à diversifier ses sources de recettes ne doit pas systématiquement être vue comme un handicap. La question du risque est simplement déplacée : il faut s’interroger à propos de la nature et des modalités du partenariat avec les pouvoirs publics. L’association bénéficie des prix de journées relativement stables, la subvention fait-elle l’objet d’une convention pluriannuelle ?

Autonomie financière

De nombreuses associations, y compris des structures importantes par leur budget, souffrent d’un manque d’autonomie financière. Nous avons expliqué ce phénomène par la faible propension des associations à capitaliser leurs excédents et par un recours modéré au crédit bancaire. Souvent la gestion financière souffre de cette absence d’horizon financier. Pourtant, pour certaines structures, il existe des solutions permettant de renforcer les fonds propres, notamment dans le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire.