On entend beaucoup de promesses à propos du wiki, comme média de la mémoire collective (voir mon billet ici à propos du wiki de la Manche).
Il est vrai que le wiki permet une communautarisation de l’information partagée en ligne. En cela, il peut servir par exemple aux communautés de proximité géographique ou d’intérêt. J’ai trouvé un autre exemple intéressant de wiki départemental, celui du Cantal.
Pourtant du côte des associations ou du secteur académique, on ne voit pas grand’chose. Par exemple, la recherche « wiki + musée » est bien décevante ; elle ne renvoie dans les pages « France » que la Finlande (site généraliste de la communauté franco-finlandaise).
Il faut croire qu’il y a encore assez peu de communautés savantes qui recourent aux wikis pour organiser et diffuser en ligne leur travail. Je pense notamment à tous les associations 1901 dites « savantes », les sociétés de botanique et de sciences naturelles, les associations de recherches historiques et archéologiques locales, les amicales d’utilisateurs de certains produits (forums techniques, collectionneurs, marché de l’occasion), les regroupement de praticiens d’art ou de savoir-faire (développeurs informatiques aussi bien que forgerons)…
De nombreuses associations se constituent sous la loi de 1901 pour conduire collectivement un travail de recherche ou de collecte d’informations dans un domaine bien précis, sur le plan technique ou scientifique. Cela concerne surtout des petites et moyennes associations : des généalogistes (qui sont nombreux) aux amateurs d’art, en passant par les associations de défense, qu’il s’agisse d’action juridique ou bien de la mémoire des grands personnages (sociétés littéraires) comme du soutien aux victimes (malades).
Je connais un peu le cas des associations « savantes ». Un bon exemple est donné par la Société de Mythologie Française. A la suite de nos folkloristes du XIXème, cette antique et respectable institution fondée par le grand Dottenville collecte les contes et légendes français et en fait un classement raisonné.
A son image de nombreuses sociétés d’histoire locale font en France un formidable travail de mémoire collective ; il s’appuie sur la recherche historique des universités locales et fait participer un plus large public à l’engouement pour le terroir et les racines.
Dans le secteur culturel, d’autres niches sont concernées par la mémoire collective, par exemple, toutes les structures qui ont en charge la gestion d’un musée. Dans ce secteur, la FEMS développe un intéressant projet fédéral avec plus de deux cent écomusées et musées de société.
Tous ces acteurs de la culture et de la mémoire collective auraient vocation à s’intéresser aux wikis. Le wiki est un outil idéal pour toutes les communautés savantes.
Il permet la production et l’organisation de contenus informatifs abondants dans de bonnes conditions de rigueur scientifique/journalistique.
Il conduit à structurer les informations dans une syntaxe claire, normalisée et accessible à tous. De cette manière, la contribution des utilisateurs est facilitée autant que l’utilisation passive.
En mixant un grand nombre de sources sous l’autorité d’un modérateur, on assure une neutralité satisfaisante du média à l’égard des acteurs de l’information.
L’intervention de l’utilisateur pour générer en ligne de l’information thématique est source d’interactivité ; elle facilite l’appropriation des contenus culturels, en permettant à chacun de produire de l’information et du sens.
Faites-moi connaître vos exemples de wikis à vocation scientifique ou culturelle.