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L’affaire Laporte : un dossier symptomatique

L’affaire Laporte (ici résumée dans un bon papier du Monde) est parfaitement symptomatique des modèles économiques qui fleurissent autour du sport et des risques de dérive dont ils sont porteurs.

Pour moi, tout ce qui arrive dans cette histoire s’inscrit parfaitement dans le contexte fédéral du sport français et dépasse le simple phénomène de pipolisation autour des sportifs de haut niveau.

En France, les fédérations sportives sont confrontés au risque permanent de la rigueur budgétaire et du désengagement de l’Etat. Certaines tirent le boulet d’erreurs de gestion passées ou des escroqueries dont elles ont été victimes. Dans un contexte très concurrentiel, tous les sports pratiquent la chasse aux licenciés en adoptant une certaine modération tarifaire ; les recettes propres restent donc sous contrainte.

Pour améliorer leurs marges de manoeuvre financières, les fédérations ont toujours cherché à « monétiser » leur sport et l’image positive dont il est porteur. Les plus heureuses négocient les droits de télévision, les autres vendent des tee-shirts et des produits accessoires. Toutes développent de véritables stratégies de séduction, en usant de tous les outils du marketing (j’en parlais ici à propos de la voile).

Le canal internet et la vente à distance sont souvent un vecteur important de chiffre d’affaires . Ces outils internet sont depuis longtemps utilisés par les sportifs professionnels qui peuvent tirer de ces reventes accessoires des revenus importants.

Comme toutes les fédérations sportives et la plupart des sportifs de quelque notoriété, Laporte valorise son nom et son image, profitant lui-aussi de la fièvre ovale. Je suis le premier à prôner la créativité en matière de modèle d’affaires mais j’avoue pourtant que toute ces frénésie mercantile fait un peu peur…