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Financements bancaires abusifs aux associations 1901 : la fin de l’impunité

Lorsque je travaille avec des banquiers à propos du financement des associations loi 1901, il arrive qu’on me dise à propos d’un dossier de mauvaise qualité : « sur telle association, le risque est limité, parce que l’objet associatif relève d’une mission de service public et l’Etat sera toujours là pour subventionner ».

Lorsque je travaille avec des fonctionnaires dispensateurs de subventions, il n’est pas rare qu’on me dise : « sur telle association, pas besoin de se préoccuper de la structure financière : un banquier vient d’octroyer un prêt, c’est donc que la situation n’est pas si mauvaise ».

Rigolo, non ? Je suis toujours stupéfait de voir à quel point la banque et l’administration se connaissent mal et ignorent les méthodes de travail de l’autre.

Tout cela donne une joyeuse pagaille et il n’est pas rare de voir des structures associatives mono-subventionnées (donc très risquées sur le plan financier), avec une structure financière fortement dégradée, se voir octroyer des crédits amortissables, à la limite de ce qu’elles peuvent supporter, dans des conditions qui relèveraient -s’il s’agissait d’entreprises- de ce que l’on appelle le soutien abusif, autrement le surendettement.

Trop souvent les banquiers sont aveuglés par un objet associatif qui sent sa mission de service public et la fausse « récurrence » des subventions d’Etat. On pense que parce qu’elle a reçu, l’association continuera éternellement à recevoir. Or tout cela est rigoureusement faux.

Il faut se souvenir que la subvention est un acte discrétionnaire de la puissance publique, qui décide année après année, si elle a convenance de travailler avec telle ou telle structure. Par les temps qui courent, l’Etat se désengage massivement de pans entiers du secteur associatif, y compris d’associations dont il a suscité la création pour l’aider dans ses missions d’intérêt général.

Regardez ici l’exemple d’importantes associations dans le domaine de la protection judiciaire qui, victimes des changements d’orientation politique de la Chancellerie, sont conduites à déposer leur bilan.

Il faut qu’on se le dise dans la communauté bancaire : le fait de recevoir -même depuis des décennies- une subvention publique n’est en rien une garantie de solvabilité.