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Silence, on assassine… les associations 1901 par centaines

De partout les appels résonnent et nombreux sont les dirigeants bénévoles à me contacter sur ce blog pour partager leur désarroi.

L’actualité associative est essentiellement faite d’annonces de dépôts de bilan (ici l’exemple au hasard d’une association d’éducation populaire et d’insertion en banlieue parisienne). Nous avons déjà signalé que même les associations les plus importantes ou des structures partenaires des pouvoirs publics (ici des associations conduisant des mesures judiciaires) n’échappaient pas à cette terrible épidémie.

La (pourtant très correcte) CPCA relaye les manifestations d’inquiétudes et les appels au secours de pans entiers du secteur associatif : ici dans le domaine de la culture, là dans le secteur socio-culturel.

Récemment de nombreux secteurs associatifs ont pu constater une accélération brutale dans le désengagement financier de l’Etat, une tendance qui prévalait déjà depuis plusieurs années. Les discours des fonctionnaires et des politiques se veulent rassurants mais la réalité s’impose. La RGGP est passée, l’argent public est rare et il est alloué à d’autres priorités ; à force de décentraliser missions et compétences, les collectivités locales n’en peuvent plus et finissent elles-aussi par comprimer leurs budgets « associations ».

Partout ou presque, on constate baisse des crédits, réorganisation des services. Un exemple parmi d’autres : les associations de spectacle vivant ont été informées par un courrier-type de leur DRAC qui précisait clairement : « que le soutien à des manifestations musicales n’est plus une priorité de ma direction, qui, en application des orientations déterminées par le Ministère de la Culture et de la Communication, concentre son intervention en faveur des réseaux nationaux, constitués des scènes nationales et conventionnées. ».

C’est peut-être dans le domaine socio-culturel que le désengagement est le plus flagrant ; lisez l’appel des fédérations d’éducation populaire et celui de l’Agence Nationale pour la Cohésion Sociale qui s’occupe d’intégration.

Si l’on cherche des économies à réaliser, il va être facile de décimer le secteur associatif.

Les associations n’ont pas d’outil statistique pour mesurer leur mortalité (je parlais déjà ici de la grande misère statistique du secteur associatif français). Elles peuvent disparaître par milliers avant que la société civile en prenne conscience. Les associations n’ont pas non plus de représentation unitaire susceptible de faire contre-poids (à l’exception notable de la CPCA, qui se débat mais dont on mesure mal l’audience réelle auprès des pouvoirs publics).