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Logique d’action : le modèle des associations gestionnaires d’équipement ou de services

Je poursuis l’étude des modèles associatifs proposés par Viviane Tchernonog dans son travail de recherche désormais classique à propos des « Ressources, financements publics et logique d’action des associations ».

Après les associations de membres (notre modèle « ici et maintenant« ) et les associations à forte implication citoyenne et contenu militant (notre modèle « construire et partager »), V.Tchernonog met en évidence un troisième modèle, celui des associations orientées vers l’intérêt général et partenaire des pouvoirs publics.

Ce modèle est caractéristique de plus grosses structures employeurs qui animent et gèrent des équipements ou mettent en place des services utiles à la collectivité. Ces associations agissent de concert avec les pouvoirs publics (Etat mais surtout les collectivités locales) et gèrent pour leur compte des besoins d’utilité collective.

On les trouve évidemment dans le secteur sanitaire et social (17%) mais également le tourisme social, l’éducation et la formation (Enseignement privé, maisons de l’emploi). Dans le domaine culturel, ces associations (17%) gèrent des équipements de type MJC, théâtres, etc. Elles sont également présentes dans le secteur sportif et la défense des intérêts économiques (syndicats d’initiative, agences de développement).

Ces associations sont employeurs de personnel salarié et le recours au bénévolat y est exceptionnel. Leur poids économique est écrasant ; selon l’étude de V.Tchernomog, elles réalisaient 80% du budget du secteur associatif, employaient 96% de ses effectifs salariés et percevaient 85% des financements publics distribués aux associations (90% des financements d’Etat).

Les associations sanitaires et sociales représentent moins de 100.000 structures (environ 10% du parc associatif) mais elles pèsent d’un poids considérable sur le plan financier. Elles consomment 40% du budget global des associations et absorbent la moitié des financements publics.

Il faut dire que ces structures gèrent d’importantes ressources humaines. Le secteur associatif sanitaire et social n’emploie pas moins de 420.000 personnes, soit 40% de l’effectif global des associations.

Les associations gestionnaires d’équipements ou de services se différencient de deux autres modèles par le recours massif au travail salarié. En plus, des contraintes supportées par les autres associations, elles doivent intégrer dans leur logique d’action la gestion de l’emploi. Cela n’est pas sans difficulté comme nous le rappelons quelques fois dans ces colonnes : par exemple ici (de la difficulté d’être employeur) ou là (managers salariés et dirigeants bénévoles : une coexistence quelques fois difficile).