J’ai publié sur ce site de nombreux articles à propos des relations (quelques fois conflictuelles) entre dirigeants bénévoles et directeur salarié. J’ai même sollicité vos témoignages ici.
Je vous propose de développer quelques pistes de réflexion à propos de la prévention et du traitement des situations conflictuelles entre bénévoles et salariés dans le management de l’association.
Trop souvent, le clivage entre dirigeants bénévoles et dirigeants salariés apparaît parce que ces derniers ont l’impression que les dirigeants bénévoles « perdent leur temps » à brasser de grandes idées, alors qu’eux sont au quotidien « les mains dans le cambouis ».
Cette distorsion est quelques fois le fait des bénévoles qui perdent le lien avec les réalités du terrain, c’est alors une manière pour eux de se désengager tout en restant en fonction. Elle peut être également générée par les salariés qui confisquent les aspects opérationnels, au point de recréer une nouvelle organisation au sein de l’association.
Quelle que soit la source du problème, il est un facteur de schizophrénie pour l’association, deux visions du projet coexistant et finissant par devenir inconciliables.
Ici les solutions vont consister à renouer les liens nécessaires entre le projet associatif, tel qu’il est formulé par les instances dirigeantes, et la réalité vécue par les salariés sur le terrain opérationnel.
L’incompréhension naît souvent de ce que le projet associatif est formulé en termes vagues et génériques, alors que les salariés sont confrontés à une réalité qui les oblige au pragmatisme.
Une dichotomie apparaît entre le projet associatif tel qu’il est vu et présenté en assemblée générale ou dans les statuts et le fonctionnement au quotidien, beaucoup moins glorieux
Le projet dont les dirigeants bénévoles sont les gardiens ne doit pas oublier de se nourrir de l’expérience du terrain qui est apportée par les salariés ; il faut une certaine dose d’empirisme dans la définition des valeurs et des principes qui portent l’association.
Ce pragmatisme doit tout d’abord transparaître dans la formulation du projet associatif au travers de ses documents fondateurs (statuts, règlement intérieur). Le Règlement Intérieur est l’endroit où l’on peut détailler les chantiers de l’association, indiquer les moyens mis en œuvre et les objectifs visés. L’exercice qui consiste à mettre sur le papier ce que l’on fait réellement dans l’association est salutaire ; il permet à chacun d’interroger ses pratiques et de confronter une vision idéalisée du projet avec la réalité quotidienne.
Nous avons abordé ces questions dans notre chronique mensuelle sur enviedentreprendre, à propos de la manière de formuler le projet associatif en distinguant l’objet, les moyens et les chantiers de l’association.
Lorsque les dirigeants bénévoles craignent de perdre le contact avec le terrain, ils doivent ménager aux salariés toutes les occasions de témoigner de leur vécu que ce soit en assemblée générale ou dans les instances dirigeantes (réunion de bureau ou du Conseil d’Administration).
A suivre
ADRC says
Bonjour,
Je suis élue depuis 3 ans au CA d’une association qui gère une entreprise sociale de 60 salariés en CCI et de 10 salariés en CDD
Je ne peux la citer pour des raisons de confidentialité et de protection par rapport a ses salariés et ses administrateurs.
Nous vivons un conflit sévère depuis l’élection du nouveau CA en juin de cette année, et surtout depuis celles des nouveaux élus du bureau
Le président n’ayant pas compris l’importance du respect de nos statuts (qu’il n’a d’ailleurs jamais lu !) et l’importance du travail de l’équipe de salariés permanents et surtout de son directeur qui est un vrai pro et qui a su remonter les finances de l’association de façon remarquable, car il est arrivé nous étions limite de mettre la clefs sous la porte.
Le président se permet de prendre des décisions graves et de façon unilatérale
Il a retiré la signature du chéquier au directeur sans en référer au CA
Il a fait changer les clefs du bureau de la direction sans en informer les intéressés
et j’en passe mesures et réflexions vexatoires quotidiennes
C’est lui qui fixe l’ODJ des CA et personne ne peut rien y rajouter, je me suis battue pour que les questions diverses y figurent.
Le dernier CA qui eu lieu jeudi dernier a été un véritable pugilat verbal et le directeur a été pris a partie par la représentante d’une association siégeant au CA, cette dernière a tenu des propos diffamatoires et injurieux a l’encontre du directeur.
Ca dernier a donc demandé un vote de confiance au CA et a la suite du résultat très « limite » il a décidé de partir
Il en a informé le C A lundi et lui a demandé de mettre en place un protocole d’accord dans le cadre d’une rupture conventionnelle.
Il est en arrêt de travail (ce que je peux tout a fait comprendre)
Nous nous réunissons ce soir pour un nouveau CA, quand j’ai eu en main le PV du dernier CA j’ai été très surprise que ce que je vous relate n’y ait été consigné.
Quand j’ai demandé pourquoi on m’a répondu que ce n’était pas un CA qui s’était tenu la semaine dernière (alors que nous avons reçu une convocation en bonne et due forme avec un ODJ) mais une séance exceptionnelle.
Quand j’ai répondu que ce n’était pas légal et qu’il fallait que nous soyons respectueux de nos statuts qui sont en conformité avec la loi 1901, il m’a été répondu ceci par le vice président :
« Cet attachement à rappeler cette loi de 1901 qui nous régie me s’emble exagéré en effet qui peux se prévaloir de maîtriser parfaitement cette loi ses amendements et les diverses jurisprudences qui lui sont rattachées ? »
Je suis absolument découragée et si la réinsertion de 60 salariés par l’accompagnement de leur pro et de vie n’étaient pas en jeu, j’aurai déjà donné ma démission du CA.
Merci de vos conseils et vos encouragements
J’en ai grand besoin
Cordialement